"Le sport est en compétition avec beaucoup d'autres genres"
Podcast. Interview par Bruno Fraioli
Fondateur et président de l’agence In & Out Stories, Arnaud Simon, conseille Patrick Mouratoglou pour l’Ultimate Tennis Showdown, nouvelle compétition sportive professionnelle qui se dispute depuis dimanche 14 juin à Nice. Arnaud Simon est persuadé que les disciplines sportives traditionnelles doivent se renouveler et réinventer leurs règles afin de séduire les populations les plus jeunes. Il conçoit aussi qu’il y a une limite à la gamification du sport. Extraits.
Faut-il réinventer les règles des disciplines sportives traditionnelles ?
Arnaud Simon : «Oui. Il faut le faire à différents niveaux et différents degrés. Aujourd’hui, le sport est en compétition avec beaucoup d’autres genres : nous sommes deux heures par jour sur les réseaux sociaux, 300 millions de personnes passent une heure par jour sur Netflix, 100 millions d’adolescents sont plus de 70 heures par semaine sur la plateforme Twitch… Notre façon de consommer les contenus changent complètement la donne. Le sport n’a pas d’autres choix que de réfléchir à une nouvelle façon de se raconter mais aussi de se distribuer, c’est-à-dire d’être proposé en numérique directement auprès des fans. Nous n’avons pas le choix que d’épouser les nouvelles tendances de la société ».
La gamification est-elle obligatoire pour faire évoluer le sport ?
A.S.: « Je fais partie de ceux pensant que le sport doit garder son ADN. Le sport, c’est un affrontement, une compétition. En revanche, il faut réfléchir sur ce qui entoure le sport, la manière dont il est raconté. Aux Etats-Unis, les ligues américaines travaillent étroitement depuis longtemps avec les diffuseurs pour faire évoluer les règles. (…) En Europe, ce sont deux mondes qui ne se parlent que lors des négociations des droits. (…) La gamification, si ça doit dénaturer le sport : non. Si ça doit permettre de renforcer son attractivité et engager les plus jeunes générations : pourquoi pas. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Il faut que cela améliore l’expérience et ne se substitue pas à elle ».
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